Les faits ne comptent pas. La réalité, ce n'est pas une suite de faits. C'est une magie d'émotions. Par exemple, une faute de phrasée dans un poème, pourquoi s'y arrêter ? L'étudiant en classe de lettres sur sa copie ne peut se le pardonner… Pourtant l'examinateur saura-t-il apprécier la ferveur de l'étudiant ? La rature à la pointe de son stylo rouge ne connaît pas la rougeur des joues de l'élève penaud lorsqu'il reçoit sa copie.
Pourtant la même erreur peut passer inaperçue dans le cœur de la demoiselle que l'étudiant a cherché à charmer. Elle préférera se sentir touchée par la preuve d'attention plutôt que par l'inadvertance. Et de rougeur il n'y aura que celle de ces joues détendue par un sourire.
Je ne dis pas que tous les étudiants de lettres devraient faire des erreurs dans leurs copies ! Je dis que les étudiants de lettres devraient peut être écrire plus de poèmes pour les gens qu'ils aiment….